Château du Rooy - Entreprise cliente Cerfrance Dordogne depuis 2000

Une aventure récompensée
Le Château du Rooy vient d’être récompensé de quatre médailles au Concours général agricole des vins de Paris 2023. Beaucoup de travail et de choix pour en arriver là.

LA GENESE

Tout a commencé le 1er janvier 1998. « Je me suis installé en fermage sur une propriété de Bergerac-Rosette-Pécharmant qui était en mauvais état, explique Gilles Gérault. Le propriétaire partait à la retraite et était malade. J’étais alors tout seul pour tout gérer. Une montagne de travail m’attendait ! »

Le vigneron travaille alors avec du matériel qui n’est pas de première jeunesse. « Mais ça fonctionne ! », précise-t-il. Et écoule son vin en vrac pour limiter les intermédiaires. « A cette époque, le cours des vins au négoce était très haut. J’ai pu ainsi me constituer une trésorerie et investir en pressoirs, cuverie, tracteur… ».

Après deux années d’exploitation, Gilles Gérault rachète les vignes et les bâtiments de Bergerac Rosette. Il commence alors la restructuration du vignoble. « J’ai tout arraché et replanté en augmentant la densité de plantation pour une meilleure qualité et régularité des grappes ». Il fera la même chose pour le Pécharmant. Le viticulteur débute également la vente en bouteilles.

Dans les dix années qui ont suivi, de nombreux travaux sont entrepris : fermeture du chai à barriques, nouvelle salle de dégustation, construction d’un hangar pour le stockage du matériel et fermeture du chai de vinification. « Tout ce que je gagnais, je le réinvestissais dans les rénovations ».

Dans le même temps, Gilles Gérault augmente ses surfaces de production grâce à de nouveaux fermages. Aujourd’hui, il est à 600 hectolitres pour 22 hectares. « Je produis ce que je suis capable de vendre. Je ne cherche pas à grossir pour grossir ». La quasi-totalité est vendue aux particuliers. « La vente en bouteilles et en Bib n’a cessé d’augmenter grâce à l’amélioration de la qualité de nos vins, au bouche-à-oreille, aux médailles remportés dans les concours, aux parutions dans les guides, et aux petits salons auxquels on participe le week-end. On en fait 18 par an ».

LES MEDAILLES

Et justement, cette année, le Château du Rooy a remporté quatre médailles au Concours général agricole des vins de Paris. Quatre médailles sur quatre échantillons présentés. « Si elles récompensent la qualité de vins droits sans défauts, ce qui est surtout intéressant pour moi, précise Gilles Gérault, c’est d’être présent dans le palmarès chaque année. Cela prouve la régularité de notre production et c’est cette régularité qui a fait notre notoriété. » En 2019, le Château du Rooy a d’ailleurs reçu le Prix d’excellence du Concours de Paris.

Pécharmant Château du Rooy 2020 : médaille d’or
Rosette 2022 : médaille d’or
Cuvée spécial « Folie » 2020 : médaille d’argent
Rosé 2022 : médaille de bronze

WINESTOCK FESTIVAL

Les 29 et 30 avril prochains, le Château du Rooy participera au festival Winestock (voir article ici) et tiendra un stand à la foire aux vins. Il sera possible de déguster et d’acheter sa production. « Le projet de Pascal [Ndlr : Cuisset] est ambitieux car situé au milieu de nulle part ! Mais face à son enthousiasme, l’aider, par notre présence, à le faire démarrer était une évidence. Il nous permet en plus de nous faire connaitre autrement », explique M. Gérault. « Il y a besoin de faire parler de notre appellation et de notre région qui ne bougent pas assez. Il manquait justement d’un évènement comme celui-là qui j’espère créera une dynamique sur le territoire », renchérit Chloé, la fille de Gilles.

UNE ENTREPRISE FAMILIALE

Chloé Gérault, 27 ans, est associée dans l’entreprise de ses parents depuis 2022, sa mère ayant fait la démarche il y a douze ans. Mais c’était loin d’être une évidence. « Ayant vu durant toute ma jeunesse mes parents travailler comme des forcenés, j’ai d’abord fait un rejet de leur métier. Mais je voulais quand même travailler en extérieur, avec la terre… ». Elle suit donc un Bac Techno STAV option production animale. « Les stages ne m’ont alors pas vraiment enthousiasmé. Je trouve triste de soigner des bêtes et de les voir partir à l’abattoir ! ». Une visite va tout changer. « Je me suis retrouvée dans un chai immense. Mais je m’y suis sentie complètement à ma place ! », raconte la jeune femme.

Après un BTS Viticulture-Œnologie, une Licence Commerce des vins et des expériences professionnelles en Angleterre et en Australie, Chloé rejoint l’entreprise familiale et exerce des tâches polyvalentes dont la fabrication du vin. « Je suis une ligne : vins fruités et aromatiques pour les blancs, légers et aromatiques pour les rosés, denses et structurés pour les rouges. Nous avons une palette de vins pour contenter le plus grand nombre », indique-t-elle. « Mon challenge sera d’arriver à concilier une vie de famille avec ce métier très prenant ».

LES PARTENAIRES

« Même s’il y a un peu d’inquiétude de par la complexification du métier, dit son père, je suis évidemment très fière de son choix car il va y avoir une continuité dans tout le travail accompli. La rentabilité actuelle de l’exploitation permet d’ailleurs des évolutions futures. Cette belle aventure a été et est aussi possible grâce aux gens compétents qui nous ont toujours entourés. » Cerfrance Dordogne fait partie de ceux-là. Il accompagne le Château du Rooy depuis le début car « c’est l’acteur incontournable de l’installation. Quand on est toujours dans l’action, ils nous permettent de lever la tête du guidon et de comprendre les tenants et aboutissants d’une situation pour pouvoir prendre les bonnes décisions. »